Du journalisme comme je le déteste

Juin 2017

Un qui n’a aucune honte

Du journalisme comme je le déteste : voici un article qui parle de vols supersoniques pour le grand public.

Cet article annonce le plus tranquillement du monde qu’on va aller jusqu’à rejoindre deux villes quelconques du monde en seulement 5 heures et pour 100€.

Peut-être que je suis paranoïaque ou monomaniaque, mais il me vient une question immédiate à l’esprit : comment un truc pareil va être compatible, ne fut-ce qu’avec le scénario le plus pessimiste du GIEC ? Quid du bilan CO2 de ce genre d’inventions ?

Pourquoi le journaliste n’a-t-il pas posé cette question avant d’écrire son article ?

Honnêtement, je ne comprends pas comment on peut écrire encore en 2017 des articles complets sur l’avenir de l’aviation sans parler du bilan CO2 du scénario envisagé.

Un autre qui a une excuse mais …

Le CNRS a une excuse : il montre des technologies en développement; il appartient à la société de choisir la façon dont on va les utiliser.

C’est une excuse faible, mais une excuse quand même. Lisons l’article sur les procédés d’usines du futur ou la série sur l’aviation.

Tout cela passe complètement à côté de l’effet de rebond.

Comment est-ce possible de parler de technologie et d’environnement sans discuter de l’effet de rebond ? Venant du grand public, je crois en l’ignorance; peu de monde est vraiment conscient que l’effet de rebond place l’efficacité énergétique plus souvent du côté du problème que du côté de la solution. Mais venant du CNRS, j’ai plus de mal à excuser l’ignorance.

Donc : pourquoi, alors que le CNRS publie tant d’articles vantant la technologie au service de la propreté, aucun article du CNRS ne discute de l’effet de rebond ?