Pas fan de pistes cyclables

octobre 2025

Je ne suis pas fan de pistes cyclables

Bon je ne vais pas cracher dessus quand il y en a une. J’avais écrit à la commune de Besançon pour leur signaler que la route de Gray était dangereuse du fait du virage sans visibilité à l’entrée du rond-point.

Six mois plus tard, la commune me construisait ma piste cyclable personnelle (il n’y a que moi dessus, mais je veux bien que d’autres personnes l’empruntent) sur laquelle je ne vais pas cracher.

Quel est le but d’une piste cyclable ?

Disons que le but est écologique, mobilité douce, etc.

Dans ce cas, il faut bien se dire que la piste est un moyen et non un but. Le but n’est pas qu’il y ait plus de vélos, mais qu’il y ait moins de voitures.

Autrement dit, le succès d’une piste cyclable ne se mesure pas à la quantité de vélos dessus, mais à la quantité de voitures à côté.

L’objectif d’une piste cyclable n’est pas :

Le but d’une piste cyclable est uniquement de convaincre un automobiliste à lâcher sa voiture pour prendre un vélo.

Je suis très loin d’être convaincu qu’une piste cyclable est l’outil adapté pour ça.

Pourquoi est-on en voiture ?

Eh bien, je serais très curieux de le savoir. Je n’ai jamais vraiment vu d’études sérieuses posant la question : « Vous êtes en voiture. Qu’est-ce qui vous manque pour être à vélo ? ».

J’ai un doute sur le fait que « avoir une piste cyclable » soit une réponse courante.

En 2025, plus personne ne prend une voiture sans une bonne raison. Voici quelque raisons justifiant la voiture et qui ne sont pas résolues par une piste cyclable :

Reste : la sécurité.

Parmi toutes les raisons qui peuvent retenir un automobiliste à prendre le vélo, seule la sécurité me semble être plus ou moins aidée par une piste cyclable.

Déjà, les pistes cyclables qui consistent en un couloir à droite de la route seulement séparé par une ligne discontinue ne peut pas suffire à convaincre un automobiliste qu’il sera autant en sécurité à vélo qu’en voiture.

Il faut donc une piste nettement séparée par une bordure.

De telles pistes existent et son possibles, mais pas partout. Et tant qu’il n’y a pas une piste continue du point de départ jusqu’au point d’arrivée, elle ne sert à rien.

Exemple : ma piste

La piste que la commune de Besançon a faite pour moi fait 1.6km. Elle est séparée de la route par une vraie bordure. Disons que tout va bien.

Le problème est qu’elle fait 1.6km sur les 4.1 km qui séparent mon lieu de travail de l’entrée dans le centre ville. Très insuffisant pour convaincre quelqu’un qu’on est en sécurité.

Mon trajet en suivant le code de la route

Si je veux aller à mon lieu de travail en respectant le code de la route, j’ai :

  1. 300m sur route avec voitures
  2. 270m de routes pas fréquentées et de petit tunnel sous la route.
  3. 530m sur trottoir. C’est une portion de trottoir sur lequel des vélos ont été dessinés. Il y a très peu de piétons, donc disons que ça va.
  4. 520m de piste sur la droite de la route, séparée seulement par de la peinture.
  5. 1.5km sur ma piste
  6. 460m sur route avec voiture dont un beau rond-point.

Donc :

Donc 1.3km de distance qui ne peut pas être prétendue sécurisée.

Mon trajet sans suivre le code de la route

Parfois le code de la route est en conflit avec la sécurité. La sécurité passe avant.

  1. 300m sur route avec voitures
  2. 270m de routes pas fréquentées et de petit tunnel sous la route.
  3. 1.2km sur site propre du bus
  4. 1.5km sur ma piste
  5. Traversée d’un rond-point sur le trottoir
  6. 280m sur une piste cyclable «cachée»
  7. Traversée de la pelouse séparant la dernière piste à la route sur laquelle se trouve mon bureau.

Donc en réalité ça va. Je suis dans la légalité pendant 2.3km sur 3.5km (65% de la distance).

Notons toutefois que les 280 derniers mètres de légalité sur la dernière piste cyclable sont réellement inaccessibles sans soit prendre le vélo en main dans un escalier soit traverser une pelouse.

Il suffit d’être souple avec le code de la route. En mettant bout à bout des pistes cyclables, trottoirs, sites propres de bus et pelouses, on y arrive.